Ah... la N6!

Comment vous dire ?
Il y a entre la N6 et moi comme une histoire.
Ces 3 photos sur la route entre Mâcon et Châlon
puis Châlon  offrent un morceau de cette histoire.

Comments

[cindy]

Bonjour,


J'effectue des recherches, car mon mari a été victime d'un accident mortel à moto à La Rochepot en 2009. Je comprends donc que cette route est très meurtrière mais pourquoi ? N'y a -t-il rien à
faire mis à part compter nos morts ?

[brigitte pélisson]

je ne peux évidement répondre à votre "n'y a-t-il rien à faire"? je ne peux que compatir à votre drame. La Rochepot, bien moins dangereuse qu'autrefois reste le point noir de la N6.


Je vais y passer demain en me rendant à Saulieu pour la fête de cette N6 dramatique pour vous, source d'inspiration pour moi, ainsi sont les choses... et la vie.


Merci pour votre visite, je voudrais vous dire plus mais ne trouve les mots.

[brigitte pélisson]

un grand merci du fond du coeur pour ce commentaire qui montre que vous avez tout saisi de cette démarche.Vos remarques sont si justes et si émouvantes que je vais les inscrire sur la plaquette de présentation de ma prochaine exposition de ce travail.Si je suis aujourd'hui si attachée à la N6, c'est qu'elle nous a apporté des émotions très intenses pdt les 3 semaines de tournage du documentaire. L'arrêt à Villeblevin pour évoquer la mort d'Albert Camus fut particulièrement émouvant.Nous y avons rencontré et interviewé la secrétaire de mairie de l'époque de l'accident. Le récit qu'elle nous fit de ce drame, son souvenir du chagrin de la maman de Camus ont imprégné mon propre désir de rendre hommage au grand homme dans mon montage .Il en fut de même en Maurienne, où Jules Henry, des larmes dans la voix, mous récita le poème qu'il avait lu, enfant le jour de l'inauguration de la "Pleureuse" de Termignon.Cette pleureuse, qui pleure ses enfants disparus à la guerre domine le montage 3.Et puis La Rochepot, lieu célèbre pour ces accidents nombreux et mortels.C'est Mr Blanchot, ancien garagiste et pompiste qui nous fait le récit terrifiant des nombreux blessés qu'il a secourus, d'une famille entière tuée brutalement, et de l'accident de sa femme, renversée à 2h du matin sur cette N6 alors encombrée de poids lourds qu'il luit fallait ravitailler en carburant à toute heure. Les 2 jambes écrasées, elle survécut au drame et c'est en fauteuil roulant qu'elle vint nous crier;"c'est çà la N6!"Et d'autres récits encore, nostalgiques, historiques... et des rencontres impromptues... la N6 est chargée de souvenirs que nous avons pu en partie partager.Je veux continuer ce partage, par les expositions de mes montages, par le blog.Les photos ne parlant pas, un nouveau projet voit le jour: associer photos, textes, vidéos, musique dans une installation multimédia.On a bon espoir de mener ce projet à terme, je vous tiens au courant.

[marquant]

Mais quel est donc cet attachement à la N6 ? simple road-movie ou une histoire que nous ne connaissons pas, en tout cas pas encore ? Il y a là un "essais", une expérience intéressante. Par exemple : constatons l'effet panoramique d'une fresque d'images floutées par le mouvement. En revoyant  l'ensemble (voir dans la colonne Album) on voyage réellement, même si nous ne savons pas où la photographe veut nous mener. Peut-être nous demande-t-elle simplement de l'accompagner dans sa quête ? Je n'avais pas vu jusqu'alors l'hommage à Albert Camus. Les plus jeunes ne peuvent pas savoir l'émotion que nous avions éprouvé lors de cet évènement. Facel Véga est devenu synonyme de sa disparition, synonyme de vitesse, d'un arbre le long d'une route qui nous enlève un homme si précieux qui accompagnait notre façon de voir le monde extérieur et nos interrogations métaphysiques, celles qui vous collent à la peau sans vous lâcher... jusqu'au bout de la route.Pour lui, ce fût la N6.